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Le menhir de Heyd
Le menhir de Heyd, connu aussi sous le nom de
"Pierre Lejeune" ou encore "menhir ou "Pierre de Tour",
était couché le long d'un chemin agricole au
lieu-dit "A djèyî" (Au noyer), à 2 km
au nord-nord-ouest de l'église du village de Heyd,
à l'altitude 227 m. Avant la fouille de septembre-octobre
1998, deux indices permettaient déjà de
soupçonner le caractère mégalithique
du monument : d'une part, il s'insérait dans l'alignement
principal du champ mégalithique, et d'autre part il se
trouvait sur une petite colline calcareuse (à 2,8 km de son
banc naturel de poudingue) qui domine la plaine de Wéris
à l'ouest, où seule une intervention humaine a pu
le faire monter.
Les archéologues ont d'abord trouvé des traces
d'anciennes tranchées le long des flancs de la pierre ainsi
que deux tas de déblais en provenance sans doute de ces
tranchées. C'est probablement le vestige d'un ancien sondage
rapide. Le menhir avait en effet déjà
été signalé aux
archéologues il y a un demi-siècle, comme en
atteste une notice d'Hélène Danthine (1947) selon
laquelle "il existait autrefois à Heydt, village voisin de
Wéris, un bloc de poudingue qui fut brisé voici
une cinquantaine d'années".
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Les observations suivantes ont confirmé
le caractère mégalithique de la pierre :
- sous le bloc, une dépression du substrat calcaire ;
- autour de l'extrémité orientale du bloc
couché, divers petits blocs de calage en calcaire et en
poudingue ;
- sous l'extrémité orientale du bloc, un
tassement des sédiments (dû au poids de la pierre).
Il en a été déduit que
l'extrémité orientale du bloc correspond
à la fosse d'érection du menhir et que la
dépression sous le bloc a été
creusée intentionnellement pour y basculer et masquer le
menhir. Cette destruction est-elle l'oeuvre de Néolithiques
? Rien ne permet de le penser. Peut-être est-ce une nouvelle
trace de la campagne de destruction des vieilles idoles
imposée par l'Eglise jusqu'au Xe siècle ?
Dans la fosse d'érection, a été
exhumée une clavicule humaine appartenant à un
enfant mort-né ou un nouveau-né de quelques
jours. La datation radiocarbone a donné comme
résultat entre 3300 et 2920 av. J.C.
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Une découverte qui a
été rapprochée de celles faites
autrefois aux trois menhirs d'Oppagne (trois menus fragments
d'ossements humains y avaient été reccueillis),
et qui permet d'émettre l'hypothèse que certains
menhirs du champ mégalithique de Wéris
participaient à la fonction funéraire de
l'ensemble (pour indiquer la présence proche de
sépultures plus diffuses que les allées couvertes
?), à moins que ce dépôt n'ait qu'une
signification rituelle.
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